Le Haut Conseil de Santé Publique évalue la couverture des besoins nutritionnels de la population pour le fer et la vitamine D dans le cadre de la mise à jour des repères nutritionnels pour la population française.
Pour le fer, le risque de non-couverture des besoins se pose principalement les femmes en âge de procréer en raison des menstruations. Le risque est nettement plus fréquent chez les femmes d’un faible niveau socio-économique et dans les départements d’outre-mer, chez les femmes multipares ou utilisant un dispositif intra-utérin. Sur la base des données disponibles, étant donné la faible fréquence des anémies ferriprives dans la population générale et des potentiels effets négatifs d’apports supplémentaires en fer, il ne semble pas pertinent de chercher à augmenter les apports en fer pour l’ensemble de la population par exemple par un enrichissement en fer d’aliments vecteurs pour la population adulte. En revanche, Il est recommandé de concentrer les mesures de prévention sur les groupes à risques d’anémies ferriprives. Vis-à-vis des femmes en âge de procréer à risque élevé, il apparait intéressant de coupler un dépistage et une éventuelle supplémentation martiale : dépistage orienté par les facteurs de risque et un tableau clinique évocateur. Une supplémentation martiale limitée dans le temps sera prescrite si nécessaire.
Pour la vitamine D, celle de l’organisme provient à 80–90% de la biosynthèse cutanée sous l’effet des rayonnements ultraviolets (UV) du soleil versus 10-20% provenant d’aliments riches en vitamine D. L’exposition aux UV est donc très importante pour couvrir les besoins en vitamine D.
La proportion de la population générale en carence (< 10 ng/mL) était de 4,4 % en 2006 (ENNS) et 6,5 % en 2015 (ESTEBAN). Les groupes de population à risque de carence en vitamine D sont les personnes en situation de précarité ; les personnes obèses ; les personnes ne s’exposant pas au soleil : personnes vivant en institution ou portant des vêtements très couvrants ; les personnes à peau très pigmentée vivant sous des latitudes élevées.
Les résultats des politiques d’enrichissement réalisées dans certains pays sont difficiles à interpréter et le niveau de preuve actuel est insuffisant pour promouvoir de telles actions en population générale.
Les recommandations principales :
- promouvoir un mode de vie sain et favorable au statut en vitamine D :
- assurer une exposition solaire modérée mais suffisante et compatible avec les messages de prévention des cancers cutanés,
- promouvoir une consommation d’aliments riches en vitamine D en cohérence avec les recommandations nutritionnelles (poissons gras à hauteur toutefois d’une portion par semaine, œufs, fromages et produits laitiers 2 par jour)
- éviter l’auto-prescription de compléments alimentaires riches en vitamine D.