Dans une étude datant de juin 2019, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) alerte sur la consommation excessive de sucre chez les enfants de 4 à 17 ans. Il existe différents types de sucres selon leur assimilation dans le corps : les sucres rapides et les sucres lents. Dans cet article, j’évoque les sucres rapides et les conséquences d’une consommation excessive chez les enfants. Je propose également quelques solutions pour manger moins de sucre.
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Dans les aliments ayant un goût sucré : bonbons, confiture, chocolat, biscuits, desserts sucrés…
Il existe aussi des sucres dit « cachés » quand ils sont non visibles ou bien en excès dans un aliment : sodas, barres chocolatées, céréales du petit déjeuner, yaourt aux fruits, ketchup, pain de mie…
Dans les produits industriels, il est instructif de lire la liste d’ingrédients. Les mots suivants indiquent que du sucre est ajouté : sucre, glucose, fructose, dextrose, galactose, sirop d’agave, miel, sirop de maïs, cassonade, mélasse, sucre de canne, maltodextrine, jus de fruits concentré…
On entend souvent que « le cerveau a besoin de sucre pour fonctionner ». C’est la vérité : comme notre corps en général, le cerveau consomme du sucre. Cependant il n’est pas utile de lui fournir des sucres rapides qui seront trop vite consommés. Contrairement aux sucres rapides, les sucres lents (pain, pâtes, riz, pomme de terre, maïs, lentilles, pois chiches…) sont absorbés par l’organisme graduellement et pendant plusieurs heures. Ils constituent des réserves d’énergie douce et sont donc bien meilleurs pour la santé.
Un excès de sucres rapides est vite atteint puisque le corps n’en a pas réellement besoin. Enfin, notons qu’ils sont de plus en plus présents dans les aliments industriels, en particulier le cocktail sucre/gras (pâtisseries, chocolat, desserts lactés, crèmes glacées, pâte à tartiner…).
A court terme, le surplus de sucre peut engendrer de l’excitation puis de la fatigue, un manque de concentration, une dérégulation de la faim ou encore des caries (si les dents ne sont pas brossées juste après). Un excès de sucre peut également occasionner des carences du fait de sa mauvaise qualité nutritive.
A long terme, l’excès de calories du sucre se transforme en gras (seule forme de stockage d’énergie), ce qui risque d’entraîner plus tard un surpoids ou encore un diabète de type 2.
Chez les enfants, une consommation régulière de sucre crée une habitude, qui pourra ensuite devenir une addiction dite comportementale. Cette habitude modifie le seuil de perception du goût sucré de l’enfant, ce qui va façonner ses préférences alimentaires. Les aliments moins sucrés ou non sucrés lui paraîtront fades car le sucre est un exhausteur de goût, il ne voudra plus manger son yaourt nature !
Nous l’avons vu, le corps n’a pas de besoin de sucre rapide car il n’y a pas vraiment d’intérêt à les consommer. En France, le PNNS déconseille le sucre avant 3 ans. Au-delà, il conseille d’en limiter la consommation y compris le sucre naturel (miel, jus de fruits…). Pour les adultes c’est maximum 10% de l’AET (Apport Energétique Total). Pour les enfants, l’idéal serait maximum 5% de l’AET.
- Pour un enfant de 4 ans, cela représente 15 g de sucre/jour (soit 3 morceaux)
- Pour un enfant de 8 ans, cela représente 25 g de sucre/jour (soit 5 morceaux)
L’idée n’est pas d’interdire totalement les produits sucrés mais plutôt d’apprendre à l’enfant à gérer intelligemment sa consommation.
- Privilégier le fait-maison car il est possible de visualiser et diminuer (si besoin) la quantité de sucre dans une recette.
- Analyser les emballages alimentaires et vérifier la quantité de sucre (et de gras), parfois « cachés ». Gare à l’influence du marketing alimentaire !
- Eviter les réflexes conditionnés du type « j’ai soif, je bois sucré » ou encore « je m’ennuie, je mange sucré ».
- Eviter d’avoir toujours du soda dans le frigo. Gardons-le pour les fêtes, les enfants prennent d’autant plus plaisir à le boire si ce n’est pas habituel (je vous assure !)
- Donner à l’enfant l’habitude de boire de l’eau quand il a soif. De temps en temps, on peut lui proposer une tisane non sucrée (Voir la recette du thé glacé maison).
- Varier les desserts pour éviter le dessert sucré systématique. Proposons-lui un yaourt (ou autre laitage), un fruit ou encore une compote. Et pourquoi pas rester sur du salé si nous n’avons plus faim ?
- Eviter les grignotages en dehors des repas : si l’enfant est à l’école, il a déjà eu un goûter donc inutile de multiplier sa dose de sucre…
- Privilégier les aliments simples pour le petit déjeuner et le goûter. Par exemple : du pain et du chocolat font très bien l’affaire (ce sera d’ailleurs plus rassasiant). On peut aussi manger salé !
- Faire plaisir autrement que par la nourriture. Un enfant prendra plus de plaisir à passer du temps avec ses parents qu’à manger.
Coline GIRERD, diététicienne psycho-nutritionniste pour une alimentation éclairée